Un chef c'est fait pour cheffer

Publié le par Victor

Un chef c'est fait pour cheffer

Le plus marrant avec cette formule toute chiraquienne c'est qu'elle fait sens dès lors que l'on regarde hors de nos frontières. Il est difficile de ne pas céder à l'exercice trompeur mais rassurant de la comparaison avec les autres nations.

Difficile de ne pas voir le côté dirigiste un brin autoritaire et, osons le dire, légèrement provocateur des camarades Poutine, Trump et Xi Jinping. Je vous laisse toute latitude pour les mettre dans l'ordre que vous voulez. C'est un peu comme les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. Après on a ceux qui sont hors catégorie comme les Kim Jong-Un, Rodrigo Duterte, Raul Castro, pour ne citer que les superstars.

Enfin on a les autres, au talent indéniable, d'un charme plus discret, presque ignorés du gratin des chefs mais en façade seulement. Mettons fin à ce suspense intenable, je vous parle du Turkménistan bien sûr !

Je vois d'ici vos regards médusés. Le quoi ? C'est où ça ?

Ou pas en fait et là c'est moi qui me sens médusé à l'idée que je suis le seul à être étonné qu'on ne puisse pas connaître ce beau pays. Ah l'enfer est pavé de bonnes intentions.

Bon dans le doute, je vais quand même vous dire où ça se trouve.

Ce petit pays d'Asie centrale peuplé de cinq millions d'habitants et entouré de voisins dociles - humour - fait partie des ex-républiques soviétiques qui ont eu droit à leur indépendance au lendemain de la chute de l'URSS en 1991. Pur produit de la politique stalinienne " d'un peuple une république ", le Turkménistan n'a pas complètement rompu avec l'héritage soviétique et ses méthodes quelquefois discutables, toujours efficaces. Da camarade.

En effet là où notre dirigeant peine à passer la barre ô combien symbolique des 12% de soutien populaire, ici le président sortant se fait élire au-dessus des 97% malgré les huit autres candidats que l'on l'imagine bien moins convaincants voire convaincus. La dernière fois qu'on a vu un score presque équivalent c'était en 2002 avec le second tour Chirac-Le Pen et la victoire du premier avec 82% des votes et un taux de participation de quasiment 80%. Gloire.

Alors oui d'accord c'est pas le pays des droits de l'Homme. En fait c'est pas le pays des droits de grand chose, mais le score reste impressionnant et fait rêver nos politiques de plus en plus mal aimés par la société civile. On se demande bien pourquoi d'ailleurs. Nous sommes vraiment des ingrats à n'en pas douter. Et quelque chose me dit que ça risque de se vérifier sous peu...

Et vous quel chef êtes-vous?

 

P.S : Pour plus de détails - et de sérieux - sur l'Asie centrale, un article de fond qui esquisse les principaux contours de cet espace est déjà présent sur la Centrale à idées http://la-centrale-a-idees.over-blog.com/2016/10/le-courrier-des-steppes.html. Bonne lecture !

 

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