Rio 2016 : L'ère « post-dopage » ?
On a beaucoup parlé de dopage avant le lancement de ces JO 2016, organisés cette année à Rio de Janeiro. L'affaire des athlètes russes suspendus a même pris une tournure politique, dans un contexte de nouvelle « Guerre froide » et d'anti-poutinisme hystérique. Certes, nous sommes en présence d'un véritable fléau qui touche l'ensemble du sport de haut niveau, mais le deux poids deux mesures est ici flagrant quant à la fédération sportive visée.
Quoi qu'il en soit, du point de vue du comité olympique, cette édition 2016 est par conséquent présentée comme 100% clean. Ainsi, l'athlète « intersexué » Sud-africain spécialiste du 800m Caster Semenya a été autorisé par ce même comité à courir avec les femmes. Sans utérus ni ovaire, avec des testicules internes, mais se considérant comme une « femme », le comité n'a pas voulu aller contre sa « perception de genre »... En effet, « personne ne peut dicter à Semenya de quel genre elle est ! », dixit l'Agence de presse Associated Press (AP). Pourtant, le célèbre chrono « 100% sans stéroïdes » (mais avec un taux de testostérone mesuré trois fois supérieur à la moyenne) de l'intéressé(e) est sans appel : 1 min 55 secondes et 45 centièmes au championnat du monde féminin de 800 m de 2009 à Berlin, à seulement 18 ans. La « cure » d'hormones femelles ne s'est d'ailleurs pas faite attendre et les performances de Semenya ont naturellement baissé après 2009.
Sommes-nous rentrés, avec Rio 2016, dans « l'ère post-dopage » ?
Une chose est sûre, la célèbre lanceuse de poids allemande (RDA) Heidi Krieger n'a, à l'époque, pas fait les choses dans le bon ordre. Championne d'Europe en 1986 avec son célèbre 21 m 10, chargée en hormones de croissance, stéroïdes et autres anabolisants depuis son adolescence, elle n'aura attendu que 1997 pour changer (fatalement) de sexe, en devenant l'actuel Andreas Krieger. Désormais la « perception de genre » – légale – pourra faire mieux que n'importe quel produit. Pas sûr en revanche, que les athlètes russes puissent être à l'aise avec ce nouveau paradigme du sport de haut niveau...