De l'anomie en République et de la nécessité d'un « contrôle social »

Publié le par Le Machiniste

 

Combien de fois avons-nous déjà ressenti, nous autres Français, cette « gêne » lorsque nous étions de retour dans notre pays après un séjour à l'étranger ? Combien d'entre nous n'avait alors qu'une idée en tête : repartir ? Certes, il y a la nostalgie du voyage, et le Français serait parait-il de nature « râleuse » et un éternel « insatisfait » toujours prêt à idéaliser « l'Ailleurs ». Mais que peut-on dire malgré tout, en toute objectivité, du climat général en France de ces dix dernières années au moins ?

 

  • Les transports en commun de la Région parisienne (que l'on ne peut éviter à la sortie de l'aéroport) sont, comme dans nulle autre capitale européenne, le lieu de toutes les incivilités. Nous avons tous en tête l'image du « jeune de banlieue » écoutant sa musique au milieu des voyageurs excédés mais tétanisés, ou encore, celle de la bande de jeunes mâles affamés prêts à bondir sur une jeune fille isolée dans la même rame. Impossible de savoir ici comment les gens réagiront si la situation dégénère. Dans les deux cas, la peur du couteau ne nous laisserait que deux options : Rester indifférent et se soumettre ou frapper le premier, tout en étant conscient que l’État ne sera plus de notre côté en cas de « réponse disproportionnée »

 

  • Une partie de la population immigrée ou issue de l'immigration, qui, pour reprendre l'expression d'Adrien Abauzit1, « prend la confiance ». Il n'est par exemple pas rare d'entendre des individus s'exprimer dans une langue étrangère à tue-tête dans l'espace public, pendant que d'autres défient ouvertement la laïcité (port de tenues et de signes ostentatoires, récitation de sourates dans les transports en commun, prières de rue, etc.) ou affichent sans gène leur allégeance à un pays étranger dans l'espace public (drapeaux étrangers lors de l'élection de François Hollande en 2012 sur la place de la Bastille). Le summum a d'ailleurs été atteint par deux fois en cette année 2016 avec une nouvelle « importation de conflit étranger » sur notre territoire (qui a fait l'objet de l'une de mes précédentes contributions d'avril dernier2), ainsi qu'avec les échauffourées marseillaises entre supporters russes et britanniques3, lors de l'Euro de football 2016, et en plein « État d'urgence ».

 

  • Un État en pleine schizophrénie : omniprésent sinon kafkaïen lorsqu'il s'agit de fiscalité, de sécurité routière ou encore d'augmentation du prix du tabac, mais totalement inefficient lorsqu'il s'agit d'assurer l'ordre public et surtout, l'égalité devant la loi. Le justicier du RER B, honnête citoyen français payant ses impôts qui portera secours à la jeune fille victime d'une agression sexuelle, pourrait être condamné pour « violence disproportionnée », tandis que le tunisien Mohamed Lahouaiej Bouhel, l'auteur des attentats de Nice, déjà connu des services de police avant le drame, et, au profil psychiatrique problématique, pourra lui, bénéficier d'un titre de séjour sur notre territoire.

 

  • Des corps constitués qui n'ont plus les moyens de faire correctement leur travail, notamment en raison des règles d'engagement du feu. Nous avons tous en tête ce malheureux policier qui a vu son véhicule attaqué par des militants d'extrême-gauche à coup de cocktails Molotov et de barres de fers, en marge des manifestations contre la Loi travail, sans que ce dernier puisse se servir de son arme pour se défendre, en plein « État d'urgence » de surcroît !4

 

La définition sociologique du « mal français » :

 

 

Cette réalité est d'autant plus incompréhensible et insoutenable, que nous autres Français, sommes un peuple cartésien, raisonnable, et, structurellement conditionné pour nous intéresser et prendre part à la chose publique à travers la citoyenneté. D'ailleurs, le peuple français n'est-il pas, depuis les Athéniens au moins, le peuple le plus passionné par la politique (la vraie) qui soit ?

 

Ainsi, notre tempérament rationnel et notre propension à l'universalisme nous pousse naturellement à faire des comparaisons : Comment se fait-il que la plupart des maux de la société française évoqués plus haut, soient si difficilement imaginables chez nos pourtant proches voisins italiens ou espagnols ? Pays, où l’État est en théorie dysfonctionnel dans bien des domaines, où règne une certaine « indiscipline » générale, mais, où l'on ressent néanmoins l'existence d'une cohésion sociale ? Pourquoi cette même réalité n'est pas non plus transposable dans des pays comme l'Allemagne ou autres pays d'Europe du Nord, où l'individualisme est pourtant une réalité sociale et encouragé ? Individualisme voulant dire, a priori, repli sur les intérêts privés et désintérêt pour la chose publique ?

 

Enfin, comment se fait-il qu'un pays où il faisait pourtant si bon vivre à l'époque de nos grand-parents (comme en témoigne par exemple le cinéma de l'époque) et si idéalisé dans certains pays étrangers (Japon en tête) soit devenu, en l'espace de quelques décennie un pays où il règne un tel sentiment de « chaos » ?

 

Nous mettons là le doigt sur un concept fondamental en sociologie qui résume à lui seul notre mal : l'anomie. Ce terme a été introduit en 1893 par le père de la sociologie moderne, Emile Durkheim. Il vient du grec ancien anomia, construit à partir du préfixe -a- « absence de » et de nomos « loi, ordre, structure ». Il caractérise l'état d'une société dont les normes réglant la conduite de l'humain et assurant l'ordre social apparaissent inefficientes.

 

L'anomie est une violence à part entière, difficile à supporter. En effet, Durkheim a montré dans son célèbre ouvrage sociologique Le Suicide (1897)5, dans lequel il étudie de façon empirique le suicide comme « fait social à part entière », que l'anomie pouvait être l'une des quatre grandes causes du suicide selon sa typologie. Ce dernier parle de « suicide anomique », qui intervient lors d'un « défaut de régulation » : la réglementation, les normes sont moins importantes, elles sont devenues plus floues. Les individus sont moins tenus, leurs conduites sont moins réglées, leurs désirs ne sont plus limités ou cadrés. Ils peuvent éprouver le « mal de l'infini » où tout semble possible alors qu'en fait tout ne l'est pas.

 

Ce n'est donc peut-être pas un hasard si les taux de suicides sont si importants au sein des corps constitués français (police, gendarmerie), qui eux, vivent l'anomie au quotidien en première ligne.

 

 

L'anomie française : une explication anthropologique ?

 

 

Tout d'abord, d'aucuns affirmeront qu'il pourrait exister un lien entre l'immigration et cette anomie en République. En effet, le caractère « ethnique » de la plupart des actes de délinquance et de défiance envers l’État mentionnés plus haut, est parfaitement avéré et vérifiable. Nier cet état de fait serait totalement irresponsable et inconséquent. Mais de nombreux pays qui comptent en leur sein une population immigrée importante ne rencontrent pas nécessairement ce types de problèmes. Nous autres citoyens français, sommes donc, peut-être hélas, les premiers responsables.

En effet, comme nous l'avons mentionné plus haut, notre peuple fonctionne de manière cartésienne et logique. Préparés et conditionnés à prendre part aux activités de la cité, nous attendons beaucoup de l’État comme premier régulateur de la vie en société. Mais problème : que reste-il quand l’État est inefficient et ne remplit plus son rôle ? Que se passe-t-il lorsque l'égalité devant la loi n'est plus assurée et garantie ? La notion de citoyenneté a-t-elle encore du sens dans ces conditions ? Si nous parvenons à maintenir une coexistence pacifique relative entre habitants d'un même pays, c'est qu'en « bon peuple politique » nous sommes encore nombreux à croire à un possible retour de l’État, qui devient de plus en plus nécessaire (donc raisonnable et logique). Mais le Français est aussi profondément libertaire et rétif à toute forme de morale religieuse, d'où le grand besoin pour lui, d'un État fort et de lois contraignantes, pour pallier ainsi au risque anomique qu'induisent un certain vide métaphysique (athéisme) et l'abstraction de la Raison (Lumières).

 

Cela nous amène logiquement à nous intéresser à ce qui permet à d'autres pays de faire société, malgré l'absence d’État fort « à la française ». En ce qui concerne nos voisins italiens et espagnols, ces derniers n'attendent pas grand chose, sinon rien d'un système étatique (travail au noir, corruption, etc.) déjà inefficient. Ici, le premier régulateur de la vie en société est d'abord la société elle-même. Lorsque vous vous trouvez dans ces pays en apparence « chaotique » et « indiscipliné », des règles tacites « non-dites », sont tout de même perceptibles. Vous savez instinctivement, en tant qu'étranger, qu'écouter de la musique à plein volume dans une rame de métro serait une ligne rouge à ne pas franchir. De même, vous savez que si vous appartenez à une communauté religieuse autre que celle majoritaire dans le pays d'accueil, vous ne pourrez pas « prendre la confiance » comme en France. Il ne s'agit nullement ici de lois que l’État s'emploierait à faire respecter, mais de l'existence d'un contrôle social (notion sur laquelle nous reviendrons) qui assure la régulation des comportements dans l'espace public. Bien sûr, ce contrôle social ne s'appuie pas sur un vide. Les sociétés italiennes et espagnoles, pour ne citer qu'elles encore une fois, sont des sociétés où il existe encore un catholicisme résiduel, une morale familiale et des logiques d'appartenances, qui transcendent les individus (régionalisme, mafia) en dehors de la seule citoyenneté abstraite.

 

En ce qui concerne les pays anglo-saxons et de culture protestante en général, les rapports entre individus sont régulés de façon contractuelle, dans une logique d'échange et de marché, ce qui, malgré l'individualisme induit, crée une certaine cohésion. De plus, une certaine morale protestante, fait peser sur chaque individu la peur de « l'opprobre publique » en cas de manquement à une certaine éthique (éthique du travail, culte de la performance et de la réussite, de la droiture morale), ce qui par conséquent, permet d'assurer ici aussi, un contrôle social. Dans ces conditions, point besoin d'un appareil étatique « fort », au sens français du terme, comme premier régulateur de la vie en société. L'anomie, qu’engendre un certain matérialisme, est contrebalancée par une plus grande autonomie et responsabilité individuelle encouragées par la culture protestante.

 

 

Pour la mise en œuvre d'un contrôle social

 

 

Avec un État de plus en plus démissionnaire et un peuple français pouvant difficilement s'auto-réguler de façon spontanée, nous ne pouvons que souhaiter et encourager l'établissement d'un contrôle social pour sortir définitivement de l'anomie et de la souffrance qu'elle engendre (insécurité, passivité, désespoir, suicides).

 

Tout d'abord, avant de définir clairement ce qu'est le contrôle social et de réfléchir aux modalités de sa possible mise en œuvre, il convient de dire, au préalable, ce qu'il n'est pas. En effet, nombreux sont ceux qui pourraient y voir là l'établissement « d'un nouveau totalitarisme nous rappelant les heures les plus sombres » :

 

  • Le contrôle social ne concerne que la vie en société, autrement dit dans l'espace public. Il ne s'agit donc pas d'une dérive totalitaire, en ce sens qu'il ne s'étendra pas à la sphère de la vie privée des individus.

 

  • Il ne dépendra pas de lois étatiques et sera totalement étranger au droit écrit. Il s'agit plutôt de « règles tacites », « non-dites », de type « loi des mœurs », qui appuieront le sentiment que « tout n'est pas permis » et qu'un ordre social peut exister au-delà de l'appareil d'État et de ses lois. Il s'agit ici plus de légitimité que de légalité.

 

Tout contrôle social doit nécessairement prendre en compte la ou les spécificités du peuple concerné. Les exemples que nous avons utilisés plus haut, ont montré que celui-ci peut reposer sur des systèmes de croyance et certaines valeurs déjà bien établis (catholicisme et protestantisme résiduel, morale familiale ou clanique). Mais en France, l'athéisme et le vide métaphysique qu'il engendre, complique la tâche. Néanmoins on pourrait décliner et mettre en œuvre un contrôle social de la façon suivante :

 

  • Sortir du paradigme actuel de la vie collective « axiologiquement neutre » (Jean-Claude Michéa6) du « tout se vaut » et faire ensemble l’inventaire de valeurs et de principes « non-négociables » (l'assimilation républicaine, la laïcité, la civilité dans les lieux publics, la pudeur, la préférence nationale, le respect du drapeau et de l'hymne national, le respect des corps constitués, la séparation de la sphère publique et de la sphère privée, etc.) pour l'établissement d'une norme.

 

  • L'existence d'une norme (majorité) clairement établie, supposerait de facto, l'existence d'une marge (minorités).

 

  • La norme et la marge ne sont pas définies et fixées par la loi, il s'agit de règles tacites et non dites explicitement.

 

  • La marge peut-être tolérée, voire protégée (comme vecteur « d'avant-garde » et de création dans certains cas). Une société qui ne tolère aucune marge est un totalitarisme.

 

  • La marge ne peut en revanche pas être encouragée, elle doit rester la marge et ne doit pas devenir la norme.

 

  • Tout individu est donc libre d'appartenir, en son âme et conscience, soit à la norme, soit à la marge.

 

  • Toutefois, l'individu qui aura fait le choix de la marge dans l'espace public devra en assumer les conséquences sociales en tant que marginal (critiques, ostracisme, etc.) et ne pourra se placer en victime et dénoncer une quelconque « discrimination » à son endroit.

 

  • Les individus qui auront fait le choix de la norme auront le droit de défendre légitimement celle-ci sans avoir à se justifier, tout en respectant le principe et l'existence d'une marge et les lois en place.

 

  • L’État devra dans le meilleur des cas, s'il en a les moyens : faire la promotion de la norme, tout en garantissant l'existence de la marge. Mais à défaut de moyens suffisants, il devra au minimum adopter une posture neutre, et en aucun cas il ne pourra soutenir la marge contre la norme (droits LGBT et autres minorités agissantes) et devra se contenter d'assurer l'égalité devant la loi sur les questions touchant à la vie et à la sécurité.

 

Bien entendu, tout cela est sans doute assez schématique voire simpliste. Un contrôle social peut-il se décréter de la sorte ? N'avons-nous pas tendance à idéaliser les pays étrangers, où « un excès de régulation » peut, au contraire de l'anomie (insuffisance de régulation), provoquer un suicide dit « fataliste » dans la typologie de Durkheim ? A ce sujet, il pourrait être intéressant d'aborder le problème de l'anomie avec des étrangers revenant de séjour dans notre pays. Ces derniers aurait peut-être le recul suffisant pour appréhender le problème de manière plus objective.

 

 

1Adrien Abauzit, Né en 1984 : Abécédaire pour une jeunesse déracinée, Broché, 2012

2http://la-centrale-a-idees.over-blog.com/2016/04/de-l-importation-des-conflits-etrangers-vers-une-specificite-francaise.html

3http://www.huffingtonpost.fr/2016/06/11/violence-marseille-supporters-angleterre-russie_n_10416956.html

4http://www.leparisien.fr/faits-divers/video-voiture-de-police-brulee-3-des-4-mis-en-examen-remis-en-liberte-24-05-2016-5826065.php

5Émile Durkheim, Le Suicide, Paris, Alcan

6https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2016/01/19/jean-claude-michea-droit-liberalisme-et-vie-commune/

Peut-on imaginer cela ailleurs qu'en France ??

Peut-on imaginer cela ailleurs qu'en France ??

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R
Angle de vue :<br /> <br /> Une société ne peut exister sans la cohésion interne qui naît spontanément puis se consacre dans ses institutions et se stabilise dans des règles. Premier niveau de cohésion : la famille, avec son organigramme. Deuxième niveau : la religion, aux commandements édictés une fois pour toutes par quelque dieu. Le troisième niveau est la cité, avec des lois rédigées par les hommes, selon leurs convictions politiques – la France est « une république indivisible, laïque, démocratique et sociale » (article 1er de la Constitution – à rappeler). Les trois niveaux s’opèrent simultanément à parts variables. Quand l’un fait défaut, les autres s’affirment : mafia et clanisme, fondamentalisme religieux, droits-de-l’hommisme. <br /> Aujourd’hui en France, l’Etat est discréditée, le doute mine les croyances, la famille, pourtant l’unité primordiale, se disloque. Perte des repères. Des mécanismes entrent donc en jeu pour assurer une cohésion locale : tribus, sectes, extrémismes idéologiques, « communautés », avec leurs règles de conduite, règles souvent rigides dont le non-respect expose à l’opprobre et à l’exclusion. Autant de microsociétés qui s’ignorent ou qui rivalisent, mais qui n’acceptent pas forcément les règles des autres (p. ex., les lois de la République). De générale, la cohésion devient pour une part locale.<br /> Gardons à l’esprit que chez nous à d’autres époques, le contrôle social, relais de la famille, de la religion et de la cité, avait la main lourde. Seulement se faire remarquer vous attirait des ennuis. On a appris en France à laisser faire ce qui est sans grande conséquence. A présent des irréductibles chercheraient, sous la menace, à imposer à tous un contrôle social draconien, dont nous ne voulons pas. Mais en les mettant au pas ne nous enfermons pas dans un autre carcan. L’union faisant la force, il y aura toujours une norme (majorité conventionnelle, consensuelle à tendance grégaire, constituée lentement) et sa marge (minorités dissonantes, ou décalées car exogènes). La réciprocité me semble la bonne solution – la norme est tolérante, mais la marge est mesurée.
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L
"J'ai envie que tu me prouves que le sens de ton article n'est pas intolérant, mais je doute que tu y parviennes. Sans doute que dans ta tête il ne l'est pas." <br /> <br /> Ce qui est sûr, c'est que vous ne me connais pas suffisamment pour savoir que je ne cherche pas à être quelqu'un de "tolérant" (encore moins avec quelqu'un qui me fait la morale). Je n'ai donc pas à "prouver" quoi que ce soit de ce côté là. Mais de votre côté, une seconde lecture s'impose : <br /> <br /> "Le contrôle social ne concerne que la vie en société, autrement dit dans L'ESPACE PUBLIC. Il ne s'agit donc pas d'une dérive totalitaire, en ce sens qu'il ne s'étendra PAS à la sphère de LA VIE PRIVÉE." des individus." ; "La marge peut-être TOLÉRÉE, voire PROTÉGÉE (comme vecteur « d'avant-garde » et de création dans certains cas). Une société qui ne tolère aucune marge est UN TOTALITARISME." <br /> <br /> Le "contrôle social" dont il est question ici n'est par conséquent ni "tolérant", ni "intolérant" à 100%. La "tolérance" est un concept. Or un concept sans limites est un concept sans définition. Donc la "tolérance" à ses limites.
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S
En fait, au delà de la façon dont est écrit cet article, utilisant, je le redis, de jolis mots, démontrant ton intelligence (que je ne nie pas, tu es certainement plus instruit que moi), je trouve le fond de l'article vraiment simpliste et vide de fond. Et là je ne parle ni de racisme, ni de fascisme, ni d'intolérance. Tu listes des idées, qui pour moi sont, au mieux, des raccourcis, ou dans la majorité des cas n'ont que peu de chose à voir entre elles.<br /> <br /> Je vais poser une question un peu terre à terre : qu'est ce que la norme ? J'ai bien compris que des lois ne pouvaient pas définir la norme, car il s'agit d'une règle tacite. Cependant, j'ai lu sur un autre site l'un de vos commentaires : <br /> <br /> "Ce que nous proposons, c’est simplement que l’État cesse de se cacher derrière son petit doigt en prônant une « société axiologiquement neutre » (nous sommes comme vous des lecteurs de Michéa) et que l’État redéfinisse en accord avec le peuple un certain nombre de principes communs sur lesquels il ne faudra pas transiger (cf « norme » et « marge »)".<br /> <br /> Donc c'est quand même l'Etat qui va définir la norme, au final, même si ça ne passe pas par des lois, même si ça doit être "en accord avec le peuple" (mais quel peuple).<br /> <br /> Tout ce que je lis dans ton article est un concept flou, illustré par 5-6 exemples sortis un peu de nulle part. Est ce que le jeune de banlieue qui écoute sa musique fort dans le métro est dans la marge ? Est ce que celui qui sauve une jeune femme en détresse est dans la norme ? Ou est ce qu'on ne peut pas le dire nous même, est ce que c'est à ces personnes de définir si elles considèrent être dans la norme ou dans la marge ? Toi-même, te considère-tu dans la norme ? Est ce qu'au final, quelqu'un sait ce qu'est la norme, ou le but de ton article est d'essayer de la définir ?
S
Article nauséabond, et diffusant des idées racistes / fascistes non assumées et cachées derrière de jolis mots. Triste de lire ça. Il ne faut pas interdire ce genre de propos car la liberté d'expression est d'une des forces de notre pays que j'ai et que je défendrai toujours, mais je me permet de vous exprimer mon profond dégout, à l'auteur de cet article et à ceux qui le soutiennent.
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S
Je t'ai envoyé un nouveau message
L
Autant pour moi! Faute de frappe, la bonne adresse c'est: jean_sockeel@yahoo.com
S
Donne moi une adresse email qui fonctionne, je préfère, si ça ne t'embête pas. Merci
L
Dans ce cas Sylvain, renvoie-moi ton mail via le formulaire de contact du blog (en bleu tout en bas). Merci
S
Monsieur le Soudeur, je vous ai envoyé un mail mais j'ai reçu un message d'erreur en retour.
S
J'ai lu l'article au moins D-I-X F-O-I-S pas la peine de me recoller des morceaux, merci... Je pose des questions simples, tu n'y réponds pas.
L
Cher Sylvain, encore une fois, prenez-le temps de L-I-R-E<br /> <br /> "Bien entendu, tout cela est sans doute ASSEZ SCHEMATIQUE VOIRE SIMPLISTE. Un contrôle social peut-il se décréter de la sorte ? N'avons-nous pas tendance à idéaliser les pays étrangers, où « un excès de régulation » peut, au contraire de l'anomie (insuffisance de régulation), provoquer un suicide dit « fataliste » dans la typologie de Durkheim ? A ce sujet, il pourrait être intéressant d'aborder le problème de l'anomie avec des étrangers revenant de séjour dans notre pays. Ces derniers aurait peut-être le recul suffisant pour appréhender le problème de manière plus objective."
L
Avec mon courriel, ça sera plus simple:)<br /> <br /> jean_sockeel@yahoo.fr
L
Cher Sylvain (c'est mieux que "cher Monsieur"?)<br /> <br /> Je vais te tutoyer puisque tu tutoies tout le monde sur le web. Je suis un autre auteur du blog et ami proche du Machiniste. Même si je n'ai pas écrit l'article, je suis entièrement solidaire de mon camarade et souscris à TOUS les constats, analyses et pistes de solutions proposées dans son texte.<br /> <br /> Aussi, comme je vis à Montpellier, je te propose que nous rediscutions de tout ça de vive voix autour d'un café si le cœur t'en dit. Il me semble à la lecture de tes commentaires que tu n'a pas tout à fait compris certains points de l'article. Je dis cela sans ironie aucune.<br /> <br /> Si tu es d'accord, RDV demain à 15 heures devant la gare (ou à un autre moment si tu n'es pas dispo). Préviens-moi par courriel stp<br /> <br /> Au plaisir de faire ta connaissance et de débattre entre personnes raisonnables,<br /> <br /> Le Soudeur
S
Pardonnez moi, "cher monsieur", de vous avoir offusqué en osant le tutoiement. Diable, je comprends que c'est choquant. Encore une fois, tu réponds par la défensive, en retournant la moindre "faiblesse" d'écriture contre moi, sans même prendre en compte du sens de mes phrases, car il est évident que tu t'en fous (que "vous" vous en "moquez", pardon). Mais c'est un autre question. Je pense tout simplement que tu n'es pas ouvert à la critique, tant que tu ne la considère pas "constructive" (constructive selon toi bien entendu). <br /> <br /> Car pour moi une critique est toujours constructive, même si elle est faite maladroitement, avec des mots qui ne sont pas du niveau des tiens, avec un tutoiement au lieu d'un "cher monsieur". Je sais très bien ce que signifie racisme et fascisme. Au lieu de me répondre par la définition officielle de ces mots, car effectivement je veux bien croire que tu n'es ni fasciste ni raciste, dans le sens propre du terme, il faudrait peut-être, et je le redis, que tu te pose la question de pourquoi on en arrive à ce genre de termes. Car je ne suis pas le seul à le penser et à le dire. Sommes nous tous illettrés ou idiots, et incapable de comprendre le sens de ton article ? J'ai envie que tu me prouves que le sens de ton article n'est pas intolérant, mais je doute que tu y parviennes. Sans doute que dans ta tête il ne l'est pas. <br /> <br /> Pour ce qui est de l'anonymat, je m'appelle Sylvain et j'habite à Montpellier, nous nous sommes surement croisé une ou deux fois dans notre vie par le biais de connaissances communes, mais permet moi de te dire qu'on s'en fout complètement de qui je suis, en quoi cela doit changer la façon de m'exprimer et de réagir face à cet article ? Si tu préfère que je le fasse sur Facebook, pourquoi pas. Si tu trouves ça plus "élégant", j'ai du mal à comprendre pourquoi, mais soit. Mais laisse moi te dire que c'est aussi la fonction d'un blog, sinon vous auriez désactivé les commentaires. Les commentaires, comme d'habitude, c'est bien quand ça va dans le sens de l'article. Quand c'est pour le critiquer, tout de suite ça en devient plus gênant. <br /> <br /> Dernière chose : je tutoie tout le monde sur Internet, que je les connaisse ou non. C'est bien la première fois, depuis 15 ans, que quelqu'un s'en offusque autant. Je ne peux pas m'empêcher de trouver ça triste.